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Voiture

Réflexions autour de la bagnole

pour faire suite à celles de 2014: https://bricoles.du-libre.org/bricoles:voitures

Quoi de neuf en Kerminy?
(Jeff) J'ai l'impression qu'il y a toujours cette question/réponse: “la fin justifie les moyens” qui reste comme un abandon de nos pratiques se voulant transformatrices, une sorte de désespoir, d'un but qu'on à changer parce qu'il nous chamboule trop. De fait la question du transport est centrale et n'a pas trouvé de réponse à mon avis satisfaisante, voir elle montre que nous sommes dans l'impasse. Et nous l'oublions pour ne pas y penser.

  • Se déplacer à pieds reste une chose rare. Presque personne ne fait le trajet de ou vers la gare, ne va au marché , ou ailleurs qu'en balade, à pieds.
  • Aller à vélo est la même chose, les vélos rouillent et ne servent que rarement aux artistes et surtout qu'a se promener. ils sont là comme outils de consommation dont les usagers potentiels ne veulent pas s'occuper, Nous n'avons pas su créer de mouvement d’entretien, de réparation, d'équipement, d'autonomisation du transport local qu'est le vélo. D'autre part il faut noter que certain⋅e viennent avec leur propre vélo.
  • il y a un certain courant sur l'usage du vélo électrique… Mais pour nous j'ai l'impression qu'il est hors de nos budgets, de nos économies. Le vélo électrique demande encore plus un savoir faire à son entretient ou sa réparation, sans parler de la pollution bien plus grande que celle d'un simple vélo. Il pourrait être une étape intermédiaire plus accessible à l'autonomie d'un transport local mais nous n'en prenons pas le chemin. Il faudrait peut être qu'il soit mis en avant dans les projets, non pas comme un simple outil anonyme mais comme un outil de reconquête mis en avant.
  • Se pose alors évidement la question du temps. Nos moyens de transports, ceux que nous pouvons appréhender, sont un rapport espace temps, ils sont quantifiables, valorisables, en km/h. Plus ces transports nous emmènent vite moins de temps on y consacre…C'est une évidence qu'on ne veut penser. Si nous n'avons plus le temps de faire ceci ou cela comment pouvons nous, devons nous, nous organiser? Nos plannings sont tributaires des transports, transport vus comme des charges, des temps perdus.

Il nous faut donc aussi repenser hors de la nécessité d'une optimisation facile qui consiste à prendre la voiture juste parce que ça va vite et intégrer vraiment le temps nécessaire. Ne pas s'autoriser la consommation de carburant, d'usage de mécanique et de tout ce que cela engendre, industriel , polluant, social.
On doit s'autoriser à penser et agir en 'slow-tech', savoir remettre à demain ce qui prend du temps, ou même changer, refuser d'aller ici ou là et faire autrement.

Alors le rapport à la voiture doit encore changer.

  • Pensons dès maintenant qu'y avoir recours doit être exceptionnel.
  • Intégrons complétement son usage, pas juste se déplacer avec mais l'entretenir, la réparer, la partager
  • faisons sans.

Je suis conscient que c'est un art de vivre difficile pour beaucoup, surtout 'à la campagne' où on se sent isolé et que le non choix du recours à la bagnole est vu comme presque impossible dans notre monde moderne. Mais c'est justement pour aller contre ce monde moderne devenu insupportable qu'il faut se libérer de la voiture.

J'aime bien quand il me semble que je doive prendre une voiture visualiser les litres d’essence qui vont bruler dans l'air avec l'huile du moteur et les morceaux de pneus dans un feu de joie à la fumée noire et la suie collante chargée de métaux lourd… 20 km, 3 L d'essence, combien de mètre cube d'air j'ai pollué, de goudron maculé j'ai éparpillé dans la nature, de particules tueuses j'ai laissé derrière moi… beurk !

Faire de la mécanique auto met aussi en avant la réalité des choses, mains abimée, coupures, meurtrissures, noir de graisse, odeurs du métal et de la rouille, de la chimie, temps infini passé à tenter de démonter un boulon rouillé qu'il faut couper dans un espace trop exiguë avec une petite scie pendant 40 minutes, mal de dos, il y a toujours de petits accidents et la présence du risque…
Prendre la responsabilité de ses déplacements c'est aussi sentir dans son corps la transformation de la matière en outil de transport, en temps de mécano passé qu'on pense investir dans un usage futur.

Bref

Nous pourrions peut être dans un futur proche penser nous déplacer (comme moi) :

  • à pieds pour moins de 5 km
  • à vélo pour moins de 20km ou avec une charge de plus importante
  • en voiture à cheval ou ânes pour de lourde charge localement (ce qui pose encore d'autres adaptations)
  • pour plus de 20 km en véhicule légers, keijidōsha des années 60 et autre mini voiture électrique qui commencent à voir le jour
  • en voiture de moins de 3CV ou en ancienne mais en les mettant en collectif.
  • en mélangeant bus, train, vélo etc
  • mieux planifier en autonomisant l'autopartage sur nos/notre réseau social local, de ces moyens de transport plus écologiques. ( un beau tableau à K des déplacements au fil du temps présent ? )
  • mieux organiser en partageant le transport des objets par l'autopartage adapté au objet (logistique locale et collective)
  • tendre à ne plus avoir recours au transport des choses dont on peut se passer…

Atelier voiture

(jeff), J'ai fais le choix de ma voiture il y a quelques années déjà. Elle devait:

  • ne pas me revenir trop chère, car mon économie est frugale
  • être totalement réparable par moi
    • pour pouvoir durer toute ma vie, voir perdurer après moi
    • ce qui me donne confiance à pouvoir finir mes voyages dans toutes les situations
  • donc ne pas être trop complexe, ne pas demander des outils ou des pièces trop spécifiques
  • pouvoir rouler à 80km/h avec un peu de charge voir 3 autres personnes
  • ne pas consommer trop, genre 6 L / 100 km max

Les voitures en classe collection fabriquées avant le 1 octobre 1972 ont aussi l'avantage de ne pas nécessiter de contrôle anti-pollution. Il faut voir qu'un vieux moteur de 1970 de 600cc roulant doucement rejette moins de polluant dans l'atmosphère qu'un moteur moderne faisant le double ou le triple de cylindré pour la même vitesse, et usant tout un tas d'organe high-tech et des gros pneux.
Sans parler de l'emprunte écologique à la construction (et à l'étude) (ACV) bien plus grande dans toute les voitures modernes par rapport à une ancienne: pas d'électronique, de plastic, de licence d'utilisation, de brevet, d'information qui nourrice le système capitaliste (suivi, flicage, données d'usages, géolocalisation, données d'objet connecté, etc)

On peut trouver encore des 2CV, Dyane, AK , ami 6 ou 8, toutes partagent la même base mécanique.
Et aussi adopter une Renault 4L ou une Fiat Panda première génération.

J'ai acquis une Citroën AMI 6 de 1968 en 2015 après avoir utiliser une 2CV pendant une dizaine d'année. Avant je roulait bien plus et possédait une CX modifiée pour rouler au GPL comme le VW combi ou la coccinelle d'avant.
L'AMI 8 était mon premier choix (freins à disque) mais un voisin ma cédé une AMI 6 un peu trop usagée pour lui. J'ai donc troquer ma 2CV de l'époque pour le grand luxe… Un break avec la même mécanique Citroën.

Cette AMI 6 avait durement vécu et l'air marin ne lui a pas réussi non plus, la corrosion des parties de carrosserie inaccessibles était devenus trop importante, j'ai trouvé une autre voiture identique pour me fournir les pièces y compris un moteur en meilleur forme.

Une transplantation moteur-boite avec un palan improvisé:

transport/voitures.txt · Dernière modification : 2024/09/12 19:27 de jeff